De la nourriture pour les victimes de l'explosion de Beyrouth
BEYROUTH, Liban – Huit des petits-enfants d’Alice Joubanian, tous âgés de moins de huit ans, vivaient avec elle et sa fille dans un camp de réfugiés arméniens à Beyrouth lorsqu’une explosion massive de nitrate d’ammonium a secoué la ville le 4 août 2020.
Lorsque le bruit et la puissance de l’explosion ont détruit les bâtiments et tué environ 200 personnes, la fille de Joubanian, Maria Berberian, a couru pour aider les enfants, dont quatre étaient les siens et quatre ceux de son frère. Dans le chaos, elle est tombée et s’est cassé le bras.
Berberian, mère célibataire, a rejoint les milliers d’autres personnes blessées ce jour-là à Beyrouth, ce qui a rendu encore plus difficile une vie qui l’était déjà. Incapable de continuer à travailler comme aide-soignante et femme de ménage pour une femme âgée au Liban, Berberian a été licenciée.
Fin octobre, elle n’avait pas encore trouvé de travail pour faire vivre sa mère et les enfants. Elle était l’unique salariée du ménage avant même l’explosion, car son frère et sa femme avaient laissé leurs enfants chez Berbian et Joubanian, qui est veuve, infirme et âgée.
Berberian a essayé de faire durer les réserves de nourriture qu’elle avait, avec les enfants, en faisant comme si la farine et l’eau qu’elle faisait cuire étaient du shawarma, un plat de viande libanais. Le maïs à souffler est devenu un repas cuit sur un feu de bois de récupération parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’acheter du gaz pour leur cuisinière.
Mais lorsque la famille s’est trouvée à court de nourriture, Joubanian s’est tournée vers l’organisation partenaire du MCC, l’Aide populaire pour le secours et le développement (PARD), pour obtenir de l’aide. Grâce au compte du MCC à la Banque de céréales vivrières du Canada, le PARD fournit chaque mois, d’octobre 2020 à août 2021, la moitié de la quantité de nourriture sèche dont sa famille a besoin.
Environ 1 000 familles vulnérables, comme les ménages composés de plusieurs personnes et dirigés par une femme comme celui de Joubanian, recevront du riz, des lentilles, du bulgur, des pâtes, des haricots, du poisson en conserve, des pois chiches, de l’huile, du sucre, du sel et du thé. La nourriture les aidera à subvenir à leurs besoins jusqu’à ce qu’ils puissent trouver du travail ou résoudre d’autres problèmes causés par l’explosion.
« Nous pouvons maintenant cuisiner et préparer des repas pour nos enfants », a déclaré Joubanian.
Garry Mayhew, représentant du MCC pour le Liban, l’Irak et la Syrie avec son épouse, Kate Mayhew, a déclaré que le travail post-explosion du MCC est essentiel pour sa mission et son témoignage chrétien.
« Nous sommes appelés à être les mains et les pieds de Jésus. Nous continuons d’être affligés par l’énormité des souffrances qui se produisent dans cette partie du monde » - Garry Mayhew, représentant du MCC
« Nous sommes appelés à être les mains et les pieds de Jésus. Nous continuons d’être affligés par l’énormité des souffrances qui se produisent dans cette partie du monde ».
Les Libanais étaient déjà aux prises avec une crise politique et économique avant l’explosion, a ajouté M. Mayhew. La valeur de la lire libanaise a diminué de 85 % depuis octobre 2019, et environ 50 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
La COVID-19 complique également la capacité des gens à gagner de l’argent.
Zakaria Amsheh possède un tuk-tuk motorisé qu’il utilisait pour vendre du café et du thé, mais son engin a été gravement endommagé lors de l’explosion ainsi que sa maison. Son fils de 12 ans, Mahmoud Amsheh, qui s’occupait du commerce à ce moment-là, a été projeté à près de 15 pieds par l’explosion, ce qui a aggravé une maladie du système nerveux qu’il avait déjà.
Plusieurs organisations ont aidé Zakaria Amsheh à réparer sa maison et son tuk-tuk, mais les clients hésitent à venir acheter chez lui, car ils craignent d’attraper le coronavirus. Il respecte les mesures de protection visant à lutter contre la COVID-19, en partie pour encourager les ventes.
La boîte de nourriture qu’il reçoit du PARD chaque mois aide Amsheh à soutenir sa femme et ses trois enfants, dont Mahmoud, qui a besoin de médicaments et de visites mensuelles chez le médecin.
Le besoin de nourriture est devenu plus critique depuis le 14 janvier, lorsque le Liban a commencé un programme de confinement de 11 jours, 24 heures sur 24, pour réduire le nombre d’hospitalisations dues à la COVID-19.
Avant le confinement, le PARD a pu donner des couvertures, des trousses d’hygiène individuelles et des trousses de secours familiales contenant des serviettes et des produits d’hygiène à environ 600 foyers touchés par l’explosion. Quatre cents autres familles recevront ces fournitures lorsque le confinement sera levé.
Le MCC s’est également associé au Forum pour le développement, la culture et le dialogue (FDCD) pour reconstruire des maisons et rétablir des entreprises à Beyrouth. Ces travaux sont temporairement interrompus jusqu’à la levée du confinement.
Le PARD et le FDCD proposent tous deux des activités de soutien social et émotionnel aux enfants et aux adultes qui ont été traumatisés par l’explosion.
La famille élargie de Darwish Issa, composée de neuf personnes, qui avait fui les violences en Syrie au cours des trois dernières années, a été à nouveau traumatisée par l’explosion. La maison où ils vivaient a été détruite. Sa femme, Rajha Hajj Issa, était en train de cuisiner lorsque leur bâtiment a commencé à trembler.
« J’étais terrifiée », a-t-elle raconté. « Même maintenant, chaque fois que j’entends le bruit d’un avion ou un grand bruit, je me sens effrayée. » Leurs enfants, âgés de 5 et 9 ans, ont également été affectés psychologiquement, a-t-elle rajouté.
Depuis l’explosion, la famille vit dans un appartement avec une autre famille tandis que Darwish Issa et son frère utilisent un tuk-tuk motorisé intact pour ramasser et vendre des boîtes de métal. Avec l’argent qu’il tire de ce travail et les réserves de nourriture mensuelles du PARD, la famille mange, mais l’opération de la lèvre prévue pour l’un des enfants doit être suspendue.
Les besoins que les représentants du MCC notent autour d’eux sont considérables.
« Parfois, nous nous sentons impuissants et dépassés », a déclaré Garry Mayhew. « Mais les histoires de Maria, Zakaria et Darwish nous rappellent que même le plus petit acte de gentillesse peut faire une différence. Cela nous motive à continuer, malgré les défis auxquels nous sommes confrontés ».
Vous pouvez aider le MCC à fournir de la nourriture et d’autres services en faisant un don en ligne à donate.mcccanada.ca/cause/lebanon-crisis, en appelant le (888) 622-6337 ou en envoyant un chèque destiné à « Beirut response » au MCC, 134 Plaza Drive, Winnipeg, MB, R3T 5K9.
Le MCC est reconnaissant pour les fonds de contrepartie reçus de la Coalition humanitaire et Affaires mondiales Canada par le biais du compte du MCC à la Banque de céréales vivrières du Canada.