
Une femme portant des sacs, accompagnée de deux enfants, quitte l’Ukraine après avoir traversé la frontière slovaco-ukrainienne à Ubla, dans l’est de la Slovaquie, près de la ville ukrainienne de Welykyj Beresnyj, le 25 février 2022, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Un jour après le lancement d’une attaque militaire par la Russie, les citoyens ukrainiens ont commencé à fuir le conflit dans leur pays. (Photo par PETER LAZAR/AFP) (Photo prise par PETER LAZAR/AFP via Getty Images)
Tentez d’imaginer le retentissement des sirènes d’alarme annonçant un raid aérien. Paniqué, vous cherchez un abri. Vos doigts gelés vous rappellent le manteau chaud que vous avez oublié à la maison. Ou peut-être remplissez-vous la voiture de couvertures et de nourriture en prévision de votre fuite vers un lieu plus sûr. Vous espérez ne pas être bloqué dans une file d’attente de plusieurs kilomètres à un poste de contrôle. Mais lorsque votre enfant a de la fièvre, vous vous rendez compte que vous n’avez pas empaqueté de médicaments.
C’est ce genre de récit qu’entend Linda Herr, directrice régionale du MCC pour l’Europe et le Moyen-Orient, des partenaires et du personnel du MCC en Ukraine chaque fois qu’elle décroche son téléphone. Cependant, en dépit des difficultés incroyables auxquelles les Ukrainiens sont confrontés, elle recueille également des témoignages de communautés qui s’unissent de manière extraordinaire.
Elle affirme que les partenaires du MCC en Ukraine répondent déjà aux besoins essentiels et immédiats sur le terrain, là où ils se trouvent.
« Nous constatons une réponse très locale », déclare Herr. « Beaucoup de nos partenaires récupèrent des fonds qui auraient été utilisés pour des projets locaux maintenant impossibles à réaliser et ils achètent de la nourriture, des médicaments, des couvertures, des matelas, bref tout ce dont les gens ont besoin. »
Ils apportent des matelas aux personnes qui dorment dans les sous-sols ou les cages d’escalier servant d’abris de fortune contre les bombes. Ils aménagent des salles dans les écoles qui servent d’abri aux personnes en déplacement. Les partenaires fournissent aussi du carburant pour les véhicules et de la nourriture pour les familles qui se rendent dans d’autres régions plus sécuritaires du pays.
Ils disent : « Je sais que vous êtes mon voisin, je sais que vous êtes dans le besoin. Vous êtes peut-être de passage, vous venez d’une autre partie du pays, mais vous avez besoin de quelque chose, et je peux vous aider », explique Herr.
Les ports de l’Ukraine étant désormais bloqués par les forces militaires russes et sans accès aérien, les approvisionnements sont difficiles à obtenir. Les partenaires du MCC concentrent leurs efforts sur ce qu’ils sont capables de faire dans l’immédiat, en achetant ce qu’ils peuvent trouver et en les transportant dans les véhicules dont ils disposent, quelle que soit leur taille.
Les églises locales partenaires font également de leur mieux pour fournir des produits de première nécessité aux personnes qui étaient déjà en difficulté avant même que le conflit n’éclate.
« Les églises partagent les coordonnées des personnes âgées, handicapées ou malades, qui, en temps normal, ne peuvent pas quitter leur domicile. Des personnes qui n’ont pas beaucoup de ressources et qui ne peuvent simplement plus appeler à l’aide », explique Herr.
Cet échange d’informations permet aux personnes vulnérables de recevoir des ressources impossibles à obtenir par elles-mêmes durant le conflit dans leur ville. Les églises ont été des centres de distribution de vivres et de fournitures, et elles servent également de lieux de réconfort en période de traumatisme et de stress.
« Les églises se réunissent pour prier et s’encourager mutuellement quand elles le peuvent », explique Herr. « Et lorsqu’il est trop dangereux de se voir en personne, elles s’envoient des photos pour s’encourager. »
Alors que les partenaires du MCC trouvent des moyens innovateurs pour fournir une aide d’urgence, ils travaillent également avec le MCC afin de planifier des réponses à la dévastation à moyen et à long terme. Il est probable qu’à l’avenir ces projets répondront aux besoins en nourriture, en abris et en soins post-traumatiques, notamment pour ceux qui sont contraints de se déplacer en raison de la violence.
« C’est très touchant de se trouver ainsi entre ceux qui veulent donner et ceux qui voient les besoins et qui tentent de faire parvenir les ressources aux gens », dit-elle. « Mais les partenaires qui sont restées en Ukraine me disent qu’ils sont fatigués. Tant de gens sont partis, et pour ceux qui restent, il y a encore tellement à faire.
« S’il vous plaît, priez pour les gens ici. Chaque minute que dure ce conflit, les répercussions humanitaires ne cessent de s’aggraver. Priez pour la paix. Et priez pour que nos partenaires aient la force de poursuivre leur mission. »