Le MCC répond aux bombardements à Gaza
Photo du haut : un foyer de Gaza détruit durant le bombardement.
Pour Mahmoud Alhalimi, le plus difficile, c’était la nuit. Avec la coupure d’électricité et le fracas des bombes, les heures étaient sombres et bruyantes alors qu’il essayait en vain d’endormir ses deux jeunes enfants. Lors des bombardements israéliens de Gaza en mai, il dit : « ils m’interrogeaient tout le temps : “c’est quoi ces bruits ?... Est-ce qu’ils vont atteindre notre maison ?” Ils avaient très peur et je tentais de jouer avec eux pour atténuer leurs craintes. »
Les 11 jours étaient sombres. « Les bombardements venaient de partout, du ciel, de la mer et de la terre ; aucun lieu à Gaza n’était sûr, » dit Alhalimi, le coordinateur de projet du Conseil des Églises du Proche-Orient (NECC) qui reçoit du soutien du MCC.
Mohamed Al-Attar, qui s’abritait également dans sa maison avec son épouse et ses trois enfants, paniquait lorsque les bombes tombaient. Alors que les explosions détonaient tout autour d’eux, c’était impossible de quitter leur maison. Puis l’impensable s’est produit. Leur maison est touchée et Al-Attar perd son épouse et ses enfants, Mohamed Izz Eddin, Islam et Ameera dans l’explosion. Puis, lorsqu’il alla loger chez ses frères et leurs familles, leur maison est dévastée par une bombe et ils sont ensevelis sous les décombres pendant des heures.
« Nous sommes devenus des réfugiés dans notre propre pays, » dit Al-Attar. « Moi-même, et bien d’autres comme moi ont perdu leurs familles, leurs enfants et leurs parents au cours de ce confit… et même ceux qui ont survécu souffrent de ce qu’ils ont perdu. Ils ne sont à l’abri nulle part. » Depuis le bombardement, Al-Attar a pu reprendre son poste d’enseignant, mais il tente de soutenir les familles de ses frères aussi. Il essaie de tirer le maximum de ses revenus, mais cela ne suffit pas.
La flambée de violence fait suite à des semaines de protestations et de violences croissantes déclenchées par le projet israélien d’évacuer les Palestiniens de leurs foyers à Sheikh Jarrah (à Jérusalem-Est), ainsi qu’une surveillance accrue pendant le ramadan, notamment dans la Mosquée d’Al-Aqsa.
Les bombardements ont détruit ou endommagé des milliers de foyers et ont provoqué le déplacement de 8 500 personnes au plus. Depuis des années, l’accès aux services essentiels tels que l’eau salubre et les soins de santé est difficile à Gaza, mais le conflit combiné à la pandémie de la COVID-19 a fortement aggravé la situation.
De nombreux résidents à Gaza ont de très faibles revenus et luttent pour se procurer assez à manger. Gaza est victime d’un blocus israélien depuis 2007, et subit des restrictions sévères sur ce qui peut entrer et sortir. La situation économique à Gaza était déjà mauvaise lors du siège et n’a cessé de se détériorer. Beaucoup n’ont pas de revenu régulier pour subvenir à leurs familles.
« Nous sommes devenus des réfugiés dans notre propre pays. Moi-même et bien d’autres ont perdu leurs familles, leurs enfants et leurs parents pendant ce conflit… et même ceux qui ont survécu souffrent de ce qu’ils ont perdu. Ils ne sont à l’abri nulle part. »
Grâce à votre soutien, le MCC répond à la crise par la fourniture d’aliments d’urgence, d’articles d’hygiène et d’appui psychologique. Quatre cent quinze familles recevront mensuellement soit un colis de vivres, soit des coupons à travers les partenaires locaux du MCC : le Forum de développement Al Najd et l’Association de culture et de liberté de pensée (CFTA). Deux cent quinze familles recevront également des produits d’hygiène. 400 enfants bénéficieront de soutien en santé mentale afin de surmonter le traumatisme subi.
Un autre partenaire du MCC, le Conseil des Églises du Proche-Orient (NECC), dirige une école de formation professionnelle qui apportera des services de counseling psychosocial aux étudiants et à leurs familles, ainsi qu’une aide d’urgence ponctuel en espèces afin d’acheter des aliments et des articles d’hygiène et couvrir les frais médicaux ou autres.
Donnez et apportez de l’aide aux familles dans le besoin à Gaza
Ce bombardement n’est que la dernière escalade dans un long cycle de conflit qui a duré plus d’une décennie. « Ces guerres contre Gaza sévissent tous les trois à cinq ans et je ne suis pas sûr de survivre (la) prochaine, » affirme Alhalimi. « Nous disons : plus de guerres, nous désirons vivre en paix, développer notre pays et jouir de notre État dans notre patrie. »