
Secours et paix en temps de guerre
Face au danger croissant, les partenaires du MCC en Ukraine restent déterminés à apporter leur secours.
Fournir des secours et des soins aux victimes de la guerre alors qu’on vit dans une zone de conflit n’est jamais une tâche facile. Et pour les partenaires du MCC qui travaillent encore en Ukraine, la question de savoir s’il faut interrompre ou poursuivre leurs efforts se pose au jour le jour, sans réponse claire.
Depuis le début du mois d’octobre, les forces militaires russes ont repris les bombardements à longue portée sur les villes d’Ukraine. Une cible de ces frappes est la ville de Zaporizhzhia, ville où sont basés le bureau ukrainien du MCC et de nombreux partenaires du MCC. Ces attaques ont amené certains partenaires à suspendre temporairement une partie de leurs interventions d’urgence.
Max*, directeur du programme du Centre New Hope (Nouvel espoir) qui opère à Zaporizhzhia, explique que la nature indiscriminée des attaques les a obligés de suspendre leurs actions d’hébergement provisoire et de soutien posttraumatique.
« Nous avons décidé d’interrompre presque tout ce que nous faisons à Zaporizhzhia et d’attendre quelques semaines pour voir où tout cela nous conduit », dit-il. « C’est très regrettable, car les besoins sont énormes. De plus, l’équipe de ministère ici souhaite vivement s’impliquer. Mais nous avons décidé qu’il valait mieux attendre… que c’était bon d’attendre deux semaines, juste pour assurer la sécurité de l’équipe. »
Le personnel du partenaire du MCC, Believing, Hoping, Loving (Croire, espérer et aimer) reçoit un conteneur de fournitures d’aide humanitaire du MCC, notamment de la viande de poulet en conserve, des doudous faits main, des trousses d’hygiène, des trousses de soins pour nourrissons, des trousses de secours, des trousses scolaires et du dentifrice. Ces fournitures sont destinées aux familles qui ont adopté des orphelins et des personnes déplacées à l’intérieur du pays à Lviv et Zaporizhzhia. Photo offerte gracieusement par Believing, Hoping, Loving.
Assurer la sécurité à la fois de l’équipe et des bénéficiaires de secours a été un défi de taille ces dernières semaines. Le lancement de missiles et de drones a lieu régulièrement entre 2 et 6 heures du matin, ce qui empêche les habitants de Zaporizhzhia de profiter même d’une bonne nuit de repos.
« Pendant la nuit, l’un des missiles a frappé un immeuble d’habitation situé à moins de 300 mètres de notre église », raconte Max. « Et ça a l’air très différent maintenant. Des gens ont été tués, ou blessés. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons décidé il y a deux dimanches de ne pas nous réunir en tant qu’église. »
Blaine Derstine, représentant intérimaire du MCC en Ukraine, explique que bien que de nombreux partenaires du MCC se trouvent dans une situation similaire à celle de Max, certains ont su adapter leurs programmes.
« La fondation caritative Nouvelle Vie se trouve à Nikopol, où elle subit des attaques depuis des semaines », raconte Derstine. « Une partie du personnel s’est déplacée à Dnipro où il y a moins de frappes de missiles. Un nouveau bureau a été ouvert et on y distribue actuellement de la nourriture. Et dans d’autres parties de l’Ukraine, nos partenaires ne cessent de s’adapter aux conditions du conflit alors que les besoins autour d’eux subsistent. »
Alina*, 9 ans, et Valeria, 11 ans, dans leur logement loué à Dnipro, en Ukraine, assises au milieu des fournitures de secours fournies par la fondation caritative Nouvelle Vie, partenaire du MCC. Photo offerte gracieusement par la fondation caritative Nouvelle Vie.
Depuis février 2022, près de 8 millions d’Ukrainiens ont fui le pays en quête de refuge et 6,2 millions sont déplacés à l’intérieur du pays. Beaucoup n’ont plus de logement.
Derstine explique que le MCC élabore simultanément des plans d’intervention à court et à long terme en Ukraine et ces deux approches sont essentielles.
« Les gens ont des besoins immenses en ce moment ; ils manquent de nourriture, d’eau, d’abris, et nous nous efforçons d’y répondre », affirme-t-il. « Et même si l’avenir de l’Ukraine est incertain, nous devons aussi penser au long terme, aux besoins futurs lorsque les gens commenceront à retourner en Ukraine. »
Légende de la photo du haut : Liudmyla et Valentyna* reçoivent de la viande en conserve du MCC de la part des bénévoles du Centre d’aide d’Uman, en Ukraine.
(Photo offerte gracieusement par le Centre d’aide Uman)
*Les noms complets ont été omis pour des raisons de sécurité.